ÉGYPTE ANTIQUE - L’Égypte ptolémaïque

ÉGYPTE ANTIQUE - L’Égypte ptolémaïque
ÉGYPTE ANTIQUE - L’Égypte ptolémaïque

Égypte ptolémaïque, Égypte lagide, Égypte hellénistique: cette triple appellation est employée communément pour désigner une même réalité, dans l’espace et dans le temps, mais avec des connotations particulières. L’Égypte lagide, c’est la vallée du Nil, de la mer à la deuxième cataracte, et les pays qui furent rattachés par conquête à ce territoire, depuis la mort d’Alexandre le Grand, en 323 avant J.-C., et l’arrivée en Égypte, comme gouverneur, du capitaine macédonien Ptolémaios, fils de Lagos (Ptolémée Ier Sôter), jusqu’à la conquête de l’Égypte par Auguste, en 30 avant J.-C. L’Égypte lagide est donc le royaume de tous les descendants de ce Lagos, qui resta parfaitement obscur. Les Ptolémées, auxquels les historiens modernes ont attribué des numéros, mais que les documents ou les textes anciens désignent par leur nom, leur patronyme et leurs surnoms, firent de cette affaire de famille un royaume doté d’institutions originales, exploité selon les plans nouveaux et nettement différencié de celui de la Grèce classique. En effet, considéré sous l’angle de la culture et de la civilisation, ce royaume se distingue du monde hellénique de l’Antiquité classique: c’est l’Égypte hellénistique – en allemand Hellenismus –, c’est-à-dire un univers grec qui n’est plus simplement borné au territoire de la Grèce propre et des îles, mais qui englobe les grands royaumes orientaux ou africains, et dont le centre de gravité n’est plus Athènes, mais Alexandrie.

L’Égypte ptolémaïque résulte du morcellement de l’empire d’Alexandre. Dès 321 avant J.-C., après l’assassinat du régent Perdiccas, le partage de Triparadeisos avait attribué la Macédoine à Antipatros, l’Égypte à Ptolémaios, la Thrace à Lysimachos, l’Asie Mineure à Antigonos, la Babylonie à Séleucos, et, dès 306-305, ces successeurs d’Alexandre ou diadoques avaient pris le titre de roi. Des luttes les opposèrent durant une quarantaine d’années, et la situation ne se stabilisa que le jour où trois grands royaumes furent constitués: celui de Macédoine, qui revint à Antigonos Gonatas, petit-fils d’Antigonos Monophthalmos (le Borgne); celui d’Asie qui fut dévolu à Antiochos Ier, fils de Séleucos; celui d’Égypte, enfin, qui resta la propriété du «Ptolémée, fils de Ptolémée» des textes, c’est-à-dire Ptolémée II Philadelphe, fils de Ptolémée Ier Sôter, pour les historiens modernes.

1. Les sources de l’histoire des Ptolémées

Dans l’étude de l’Antiquité, l’Égypte ptolémaïque occupe une place privilégiée, due aux conditions climatiques et géographiques très particulières du pays. Sans doute est-ce la région qui nous a conservé le plus grand nombre de documents, notamment de documents écrits. Les traces de l’époque ptolémaïque se retrouvent non seulement dans des documents ou monuments grecs, mais dans des textes égyptiens, hiéroglyphiques (en écriture sacrée) ou démotiques (en écriture populaire, simplifiée). De nombreux temples, de Basse et Haute-Égypte, montrent dans leurs bas-reliefs le souverain ptolémaïque (et plus tard l’empereur romain) portant la couronne double, comme jadis le pharaon, cependant que les inscriptions font connaître les cérémonies et le rituel en usage à l’époque hellénistique. Les statues, les terres cuites ou les bronzes d’époque ptolémaïque permettent de pénétrer dans la vie privée ou publique de cette Égypte des Ptolémées. En outre, les documents écrits en langue grecque nous introduisent de plain-pied dans la civilisation de cette époque.

La raison en est que l’Égypte ptolémaïque bénéficie d’une source de documentation unique, les papyrus. Sans doute a-t-on trouvé, en Grèce même, de tels documents, mais ils demeurent rares. En Égypte, ils sont au contraire monnaie courante.

Le développement de la papyrologie a tari momentanément une des autres grandes sources de l’histoire ptolémaïque: l’épigraphie, c’est-à-dire l’étude des inscriptions gravées sur pierre.

Il s’en faut de beaucoup que tous les documents écrits ou figurés soient à la disposition des historiens: on commence à peine à éditer le recueil des inscriptions, les publications papyrologiques présentent les textes le plus souvent selon leur lieu de conservation, ce qui rend très longue toute monographie concernant telle ou telle ville. On ne possède de recueil exhaustif ni pour les terres cuites ni pour les bronzes en provenance d’Égypte. Les collections de monnaies auraient besoin d’être regroupées en un corpus unique. Les répertoires, si riches soient-ils, comme ceux d’A. Adriani sur la sculpture, l’architecture ou la peinture, demeurent incomplets. Bref, la matière est si riche que bien des équipes pourraient y trouver de l’ouvrage.

2. La famille des Lagides

Aux ressources des documents épigraphiques ou papyrologiques, des auteurs tels que Strabon et Diodore de Sicile (Ier s. apr. J.-C.) viennent ajouter de précieux renseignements. En sorte qu’on connaît bien la famille des Lagides (souvent aussi cruelle que celle des Atrides), qui gouverna l’Égypte durant trois siècles. Cette monarchie, en son principe, était héréditaire, le fils aîné devant succéder à son père. Des intrigues de cour violèrent ce principe: ainsi, Ptolémée Ier Sôter arracha à son fils Ptolémée Kéraunos la succession au trône d’Égypte, pour imposer un bâtard légitimé, le futur Ptolémée II Philadelphe. Plus souvent encore, le crime devint une règle de succession et de gouvernement: ainsi Ptolémée IV Philopator n’hésita pas, pour affermir son pouvoir, à assassiner son oncle Lysimaque, sa mère Bérénice II, son frère Magas, sa sœur-épouse Arsinoé III. À défaut du crime, la guerre opposa fréquemment les enfants royaux, tels les descendants de Ptolémée V Épiphane: Ptolémée VI Philométor, Ptolémée VIII Évergète II, Cléopâtre II. Tels aussi les deux fils de Ptolémée VIII Évergète II: Ptolémée IX Sôter II et Ptolémée X Alexandre Ier, entre lesquels leur mère Cléopâtre III, nièce et seconde épouse de Ptolomée VIII Évergète II, sema la discorde. Les drames de palais sont un des traits de la dynastie lagide et des bouleversements dont elle fut le théâtre. Ptolémée VIII Évergète II, par exemple, n’hésita pas à épouser la reine quadragénaire, sa sœur, veuve de son frère Philométor, et à assassiner le fils de celle-ci, son neveu Eupator; puis il imposa à sa femme la présence de la favorite Irène; enfin il fit violence à la fille de sa femme, qui était aussi deux fois sa nièce et qui devint son épouse; finalement, il se réconcilia, par calcul, avec la vieille reine, contrainte d’oublier le meurtre horrible du prince Memphitès, qu’elle avait eu du roi. Ces turpitudes n’empêchèrent pas ce souverain de dédier, dans l’île de Philae, un temple à Aphrodite, en son nom et au nom de la reine Cléopâtre, tout ensemble sa sœur et son épouse. Par une sorte d’ironie de l’histoire, cette dédicace à Aphrodite inaugure au bord du Nil la monarchie de femmes que deviendra après sa mort la dynastie des Ptolémées, tant il est vrai que, dans cette Égypte du IIe siècle avant J.-C., selon le mot de Diodore, la reine avait plus de pouvoir et était plus respectée que le roi. La plus originale de ces reines lagides devait être, sans conteste, l’illustre Cléopâtre VII, fille de Ptolémée XII Néos Dionysos Aulète, épouse de César puis de Marc Antoine, dernière souveraine de l’Égypte ptolémaïque.

Le dernier rejeton des Ptolémées devait être le fils de César. Né en 47 avant J.-C. et assassiné en 30, il faudrait l’appeler Ptolémée XV, puisque Cléopâtre épousa successivement ses deux frères, d’abord Ptolémée XIII, né vers 61 et roi de 51 à 48, puis Ptolémée XIV, né vers 59 et roi de 48 à 44. Ce dernier périt lors de la bataille du Nil, noyé avec les hommes qui s’étaient imprudemment entassés sur un bateau. Pour qu’Alexandrie comprenne qu’il était vainqueur de ce Ptolémée, César, selon Florus et Orose, aurait envoyé dans la ville la cuirasse d’or du souverain. Quant aux jumeaux que Cléopâtre eut d’Antoine, Alexandre Hélios et Cléopâtre Séléné, ils figurèrent en 29 au triomphe d’Octavien (Auguste), avant de finir de façon obscure, loin du royaume lagide. On ne sait trop ce que devint le troisième enfant de Cléopâtre et d’Antoine, Ptolémée XVI Philadelphe. Le sort d’Alexandre Hélios nous échappe après qu’il eut trouvé asile et famille, ainsi que sa sœur et son frère cadet, chez la première femme d’Antoine, Octavie. Cléopâtre Séléné épousa Juba, roi de Numidie, qui régna ensuite sur la Mauritanie. Par un étrange détour du destin, le fils de ce mariage, Ptolémée XVII, qui succéda à son père vers 19 après J.-C., fut assassiné par Caligula, lui aussi descendant d’Antoine. Quant au trône d’Égypte, il fut laissé, ainsi que celui de Rome, à Tibère, fils adoptif d’Auguste, en 14 après J.-C.

3. Le royaume ptolémaïque

L’Égypte ptolémaïque, apanage et propriété d’une famille, est parmi les royaumes d’Orient le plus original et peut-être le plus riche. Le caractère essentiel de son organisation est la centralisation. Tout part du roi, et tout revient à lui. Il est la loi vivante: lois (nomoi ), règlements (diagrammata ), ordonnances (prostagmata ) sont des décisions royales, qui prennent souvent la forme de lettres. La lecture du corpus des ordonnances des Ptolémées permet de mesurer la variété et le nombre des sujets qui étaient soumis à la volonté du souverain: protestations de prêtres contre les excès commis par les fonctionnaires ou les militaires, faveurs sollicitées par des associations corporatives ou régionales, demande du droit d’asile pour tel ou tel sanctuaire, organisation de recensement d’esclaves, perception de taxes, circulaire réglant le versement des impôts, garanties accordées à certaines catégories de citoyens, ordonnances d’amnistie, tous les sujets sont abordés dans ces documents qui nous permettent de comprendre en sa variété le fonctionnement de l’administration royale et les problèmes posés à la royauté. De plus, comme tout différend devait être tranché par règlement royal, le tableau des requêtes (enteuxeis ) adressées au souverain ptolémaïque évoque les détails de la vie publique et de la vie privée. À cet égard le recueil des Enteuxeis , publié par O. Guéraud, dépeint la vie quotidienne des sujets du roi ptolémaïque, et la Chrestomathie de U. Wilcken contient de précieuses indications sur les mœurs des gens de cette époque: vol d’un manteau, détournement d’objets et restitution de gages, prêt d’argent, salaire d’un barbier, jouissance des fruits d’une palmeraie, violences contre un porteur d’eau, incursion avec violence dans un Isieion , plainte d’une femme pour coups et blessures, prêt d’une ânesse, livraison incomplète d’une commande de vin, intimidation de témoins, etc. La seule énumération des sujets de ces requêtes fait comprendre qu’elles sont peut-être la meilleure voie d’accès aux réalités de l’époque ptolémaïque.

Une organisation hiérarchisée

Le roi s’entoure d’une cour (aulè ) formée d’un ensemble de dignitaires dont les titres mêmes indiquent le caractère paternaliste de la monarchie ptolémaïque. Du haut en bas de cette hiérarchie compliquée, on trouve les «parents du roi», les «assimilés aux parents du roi», les «premiers amis», les «assimilés aux premiers amis», les «capitaines des gardes de corps», les «amis», les «gardes de corps», les «successeurs». Le titre de «sœur» donné à la reine dissimule parfois non pas ce degré de parenté, mais un titre applicable, par exemple, à une cousine. Bref, la maison du roi est organisée comme une grande famille, où l’affection ou la fidélité cèdent trop souvent le pas aux coteries, voire aux haines et aux rivalités inexpiables, le crime étant le plus sûr moyen de succession.

Ne pouvant être omniprésent, le roi est assisté par des administrateurs aux compétences diversifiées et hiérarchisées. Une administration centrale et des administrations régionales secondent le souverain. La première fait d’Alexandrie le centre nerveux du royaume; les secondes exercent leurs activités dans les nomes, c’est-à-dire les départements ou, si l’on préfère, les régions. Il y a, pour répondre aux innombrables requêtes, un chef de la chancellerie royale, l’épistolographe; à la tête de la justice se trouve l’archidicaste. Le grand argentier, ou dioecète, résidait également à Alexandrie. Dans les provinces, le principe général de l’administration est de confier le règlement des affaires à un délégué représentant directement le souverain. Le stratège de nome, dont la charge était militaire à l’origine, concentre entre ses mains les principales compétences. L’épistratège a un rôle qui concerne plus strictement l’armée. Souvent plusieurs fonctionnaires ont qualité pour connaître d’une même affaire; la complication administrative qui s’ensuit a pour corollaire un avantage que les Romains comprendront bien: les fonctionnaires peuvent ainsi se surveiller les uns les autres, ce qui est nécessaire à cette époque où la prévarication n’est pas rare. La subdivision régionale est le nome; l’Égypte en compte une trentaine, avec des variantes selon les époques. Le nome est administré par un nomarque, aidé par un secrétaire royal, le basilicogrammate. Chaque nome en principe est lui-même divisé en toparchies, avec un toparque et un topogrammate. À l’échelon le plus bas, le comarque et le comogrammate administrent le village (komè ). Ces subdivisions, héritées du passé, survivront à l’époque ptolémaïque et les Romains y introduiront, en fait, peu de changement. Bien entendu, l’importance des fonctionnaires de même grade varie selon les régions: ceux de Thébaïde, riche de ses grands sanctuaires et où les révoltes indigènes furent violentes, avaient des pouvoirs et un rôle accrus. Il existe même une fonction de thébarque, conférant à son titulaire autorité sur tout le désert de l’Est et la mer Rouge.

Une exploitation efficace

Ce qui caractérise cette organisation du royaume ptolémaïque, c’est à la fois la complication, paralysante souvent, de la bureaucratie, mais aussi l’efficacité de ce dirigisme. L’Égypte des Ptolémées est exploitée comme si tout le pays n’était que la chora de la polis , c’est-à-dire le territoire de la cité, d’Alexandrie. Claire Préaux a bien décrit cette entreprise: «Alexandrie et le Lagide sont en quelque sorte les associés de ce que l’on pourrait appeler une société pour l’exploitation de l’Égypte.» L’essentiel de la richesse provenant de la terre, le souverain ptolémaïque, profitant de l’expérience millénaire du paysan de la vallée du Nil, organise la production agricole d’autant plus facilement qu’il se trouve propriétaire de la plus grande partie du sol fertile, cette «terre royale» (basilikè gè ) qu’il afferme par contrat à des «paysans royaux». Mais il concède une partie des terres cultivables soit à des collectivités, soit à des individus: les prêtres des grands sanctuaires, les soldats, les grands fonctionnaires reçoivent des terres, à charge d’en tirer le maximum et de demeurer fidèles au service du roi. Grâce aux papyrus, on connaît par le menu certaines grandes exploitations, notamment celle d’Apollonios, au Fayoum, ou bien celle de Sérapion dont les archives ont été publiées. La propriété privée demeure, car en cas de besoin le souverain n’hésite pas à vendre la terre royale pour se procurer de l’argent. Contre les abus des militaires ou des fonctionnaires, le roi protège le cultivateur, car il sait que sa richesse dépend de ce dernier: ainsi un texte célèbre, le dernier décret des Lagides, ordonne que «tous les gens originaires d’Alexandrie qui sont cultivateurs dans le pays soient exemptés des «couronnes» imposées occasionnellement et en raison des circonstances dans les nomes, ainsi que des contributions additionnelles, qu’on ne frappe pas leurs biens d’impôts analogues répartis par tête, qu’on n’exige d’eux aucune taxe nouvelle, et s’ils paient leurs redevances au Trésor royal, en nature et en argent, sur les terres à blé et sur les vignobles, qu’on ne les importune d’aucune façon, sous aucun prétexte». Aucun texte peut-être ne fait mieux comprendre ce contrat qui liait la terre d’Égypte et le souverain ptolémaïque.

4. L’Égypte hellénistique

Les jugements portés sur cette organisation du royaume des Ptolémées ont varié. C’est qu’il n’est pas aisé de définir les buts des souverains lagides, qui n’avaient pas seulement à exploiter l’Égypte, mais à étendre leur influence dans le monde méditerranéen et oriental. Pour U. Wilcken, «le but de la domination ptolémaïque en Égypte fut de tirer du pays le plus de richesses possible, pour mettre, à l’aide de ces ressources, une flotte et une armée puissantes en état de jouer le rôle le plus important dans la politique méditerranéenne internationale. Nous ne devons jamais perdre de vue qu’à l’intérieur de ce puissant empire, l’Égypte n’est considérée par les Ptolémées que comme la source principale de leurs revenus; le but de leur politique est tout à fait en dehors de l’Égypte.»

Certes, l’histoire de leurs conquêtes, fertiles en retournements de fortune, permettrait d’illustrer cette thèse. Mais, rappelle P. Jouguet, M. Rostovtzeff a soutenu que «l’idée directrice de la politique lagide fut de créer un puissant État égyptien, assez riche et assez fort pour être indépendant et à l’abri de toute tentative de conquête venue du dehors». C’est pourquoi les souverains ptolémaïques auraient tant veillé à rester maîtres de la mer et à commander les routes d’approche de l’Égypte. Ainsi, selon P. Jouguet, les Lagides, dans l’interprétation de U. Wilcken, auraient pratiqué un impérialisme offensif imité des Macédoniens, une Weltmachtpolitik ; au contraire, d’après Rostovtzeff, ils n’auraient conçu qu’un impérialisme défensif et de caractère économique, cherchant seulement la sécurité et la prospérité de l’État égyptien, tandis que l’Empire n’en aurait été que le moyen. À vrai dire, les deux thèses se complètent et donnent la mesure des ambitions des Ptolémées.

La grandeur et la précarité de l’Égypte ptolémaïque ne sont que le résultat de cette ambiguïté de dessein: il fallait à la fois que, par une organisation efficace, l’Égypte devînt la plus forte des monarchies hellénistiques et qu’elle évitât de succomber aux dangers auxquels l’exposaient sa richesse et sa soif de conquêtes. L’économie égyptienne, essentiellement agricole, ne pouvait se tenir à l’écart du vaste brassage commercial qui caractérise le monde hellénistique. Par exemple, pour trouver le bois, qui lui faisait tant défaut, ou de l’or, ou bien les produits des Indes ou de l’Asie, force lui était de tourner ses regards vers des territoires qu’il était tentant d’annexer. Certaines aventures, syriennes ou chypriotes, ne tournèrent pas à l’avantage de l’Égypte, mais elles étaient incluses dans son destin, et lui faisaient payer en quelque sorte la rançon de la réussite. Le jeu des ambitions rivales, des alliances d’occasion, des luttes monarchiques accrut encore les risques que ce pays dut assumer. Sans doute est-ce Cléopâtre qui conçut pour son pays le destin le plus grandiose, comme le plus aventureux. Il n’est donc pas étonnant que la souveraine ptolémaïque la plus prestigieuse ait été le dernier roi d’Égypte.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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